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Les populations occidentales délaissent de plus en plus les cimetières pour se faire incinérer. En France le taux de crémation est passé de 10% en 1994 à près de 40% aujourd'hui. Je ne vais pas faire d'analyse philosiphico-religieuse là-dessus, ce n'est pas l'objet de ce blog.
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Mais cette augmentation a une incidence sur les activités techniques, et en particulier celles de Mecadyn.
En effet, un crématorium, ce n'est jamais qu'un four industriel avec des machines autour. Il faut, parait-il, une heure et demie pour faire disparaître en moyenne un corps humain (on est vraiment peu de choses...), mais ça nécessite un four de très haute capacité (850° C en moyenne), des brûleurs, des isolations et des systèmes de ventilation efficaces.
Vous m'avez vu venir, c'est de ces ventilateurs dont je voulais parler...
J'évoque aujourd'hui ce sujet de manière guillerette, mais la première fois que je suis allé dans la « zone technique » d'un crématorium je n'en menais pas large. Je n'osais pas regarder les fours (il y en avait deux à cet endroit) et encore moins jeter un œil par les hublots. C'est ce que font pourtant quotidiennement les techniciens sur place pour s'assurer de la bonne avancée du processus (que ces mots sont durs à dire...) et je n'envie pas leur boulot.
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Le contraste est saisissant entre cette zone à l'arrière des bâtiments, dans laquelle s'affairent ceux qui doivent correctement faire fonctionner les machines, et l'avant où se trouve le lieu d'accueil du défunt et de la famille qui vient lui dire adieu.
Mais bon, il faut que les machines fonctionnent ! En particulier les ventilateurs, sur lesquels j'interviens pour éviter des vibrations excessives et les équilibrer si nécessaire.
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Le premier c'était en Ecosse, il y a 5 ans. Le fabricant français du ventilateur m'y avait envoyé pour diagnostiquer un problème alors que l'installation était toute neuve. Les gens qui venaient se recueillir devant le cercueil de leur proche avant que celui-ci soit enfourné (désolé, j'ai pas trouvé d'autre mot...) se plaignaient des bruits et des vibrations qu'ils ressentaient jusque dans la chapelle.
La question a été vite répondue : le ventilateur avait été fixé avec peu de soins sur le mur du bâtiment, à l'arrache et sans isolation vibratoire. Evidemment, ça ne pouvait que créer du bruit...
Depuis, je suis intervenu à plusieurs reprises pour équilibrer des ventilateurs qui avaient trop de balourd. A chaque fois je me dis que ce sont peut-être un jour mes cendres qui passeront dans ces roues... Autant en prendre soin alors. ;-)
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L'équilibrage consiste à ajouter des masses sur les aubes du ventilateur, en utilisant un appareil spécialement dédié à ça, qui contrôle à la fois le niveau vibratoire et l'angle du balourd. Le plus difficile est de correctement appréhender le déséquilibre de la roue, de mettre les capteurs au bon endroit et de tenir compte des phénomènes de voile, de flexion... Mais je radote, j'ai déjà tout expliqué ici, là et encore ici !
La dernière fois que je suis intervenu c'était avec mon fiston, Jocelyn. Peut-être qu'il s'en souviendra lorsqu'il glissera mon cercueil dans le four et qu'il entendra démarrer un ventilateur... Vivons heureux en attendant la mort ! C'est le titre d'un ouvrage merveilleux de Pierre Desproges que je recommande à tous.
A bientôt et bonne visite sur le site de Mecadyn.
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