Un peu de technique sur ce blog ne nous fera pas de mal avant d'aborder la période estivale de maintenance.
J'ai déjà expliqué ici, ici ou encore là, les différentes sortes de déséquilibres qui pouvaient apparaître sur un rotor. Je ne parlerai évidemment pas des déséquilibres humains, plusieurs tomes seraient nécessaires... Non je me limiterai aux trois cas principaux sur les machines :
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1. Le plus connu : le balourd. C'est aussi le plus facile à corriger. Le centre de gravité de la pièce ne coïncide pas avec l'axe de rotation. Une masse ajoutée à l'opposé de cette excentration et hop ! Le tour est joué. Comme sur cette photo en haut de l'article, qui montre une intervention réalisée il y a quelques jours sur un ventilateur. En haut à gauche on aperçoit la masse de 30 grammes qu'il aura suffi d'ajouter sur cette roue de plus de 200 kg pour faire disparaître les vibrations.
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2. Beaucoup plus difficile à corriger: le voile. L'une des faces de l'objet en mouvement n'est pas parallèle à l'axe de rotation où est déformée, voire vrillée. Dans ce cas, si la correction est faisable elle est souvent très difficile. Si l'on ne peut pas redonner à la roue sa forme initiale (comme on sait le faire par exemple avec une roue de vélo) il faut en effet répartir plusieurs masses autour de la pièce en question.
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3. Impossible à corriger : la flexion. Si l'axe qui fait tourner la pièce en mouvement est tordu (fléchi) cela va se traduire par des vibrations qu'aucune masse de correction ne pourra réellement faire disparaître. La seule solution est alors de changer l'arbre ou de lui redonner sa forme d'origine...
Le plus souvent, nos interventions consistent à corriger simplement le balourd. En un ou deux plans selon que le rotor est large ou pas. Plus rarement il arrive que ce balourd soit associé à du voile, et dans ce cas il faudra y consacrer un peu plus de temps. Mais jamais nous n'avions été confrontés aux trois défauts de déséquilibre en même temps. C'est pourtant ce qui s'est passé il y a quelques jours, sur une roue de pompe, et que nous avons pu remettre en état grâce à notre partenaire PMV.

La vibration initiale mesurée à l'arrière du moteur était de : 29,5 mm/s
Rapidement nous nous sommes aperçu que l'arbre d'une longueur de 300 mm avait une flexion de 0,15 mm à son extrémité. Beaucoup trop pour un rotor devant tourner à 3000 tr/min A l'aide d'une presse et en manipulant avec précaution l'ensemble, la flexion a été réduite à 0,02 mm.
Vibration après correction : 14,7 mm/s
Une aube de la roue était cassée, entraînant un fort balourd. En ajoutant une pièce métallique à cet endroit la vibration a pu être réduite.
Vibration après deuxième correction : 8,45 mm/s
Le niveau étant encore trop élevé (pour une remise en état correcte, une vibration à 4,5 mm/s est un maximum, et un niveau de 2,1 mm/s correspond à du matériel neuf), nous avons corrigé le voile de la roue en perçant toute une série de trous sur le flasque arrière, la profondeur de ces trous s'amenuisant au fur et à mesure où l'on arrivait à réduire les vibrations.

Résultat final :
Vibration : 1,85 mm/s
Un travail d'équipe qui nous aura permis de satisfaire dans la journée même un client dans l'impossibilité de remplacer son équipement par un neuf. Mission accomplie !
Pour d'autres exemples, rendez-vous sur : www.mecadyn.fr !
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