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Je viens d'apprendre la liquidation judiciaire d'Imperiales Wheels, dernier fabricant français de jantes automobiles. Implantée à Châteauroux depuis plus de 50 ans cette entreprise avait déjà connu des difficultés, avec plusieurs dépôts de bilan, puis reprises. Le dernier repreneur était sur un nouvel investissement, avec un déménagement et une implantation moderne financée par l'Etat et la Région. Mais les constructeurs automobiles n'ont pas joué le jeu, diminuant leurs commandes et préférant de plus en plus acheter leurs roues à l'étranger. La liquidation judiciaire à été prononcée hier, sans repreneur potentiel.
Tristesse car 180 salariés sont mis au tapis. Eux qui ont joué le jeu jusqu'au bout, fabricant et livrant jusqu'au dernier instant leurs pièces. Mardi dernier c'est ainsi qu'ils ont livré la dernière roue (en photo ci-dessus) marquant ainsi la fin d'une histoire.
Colère car lorsqu'on parle de réindustrialiser la France, il faudrait commencer par conserver les industries en place. Cette entreprise avait de très bons équipements, un excellent savoir-faire et si les constructeurs français avaient été plus incités à acheter leurs roues en France, on n'en serait pas là.
Tristesse aussi car Imperiales Wheels, qui s'est appelé F2R, ARI, Liberty puis Alvance a longtemps été l'un de mes clients. J'y suis intervenu pour la première fois en 2006 puis régulièrement ensuite tous les ans, chaque printemps pour y réaliser des contrôles vibratoires et chaque été, chaque hiver pour des prestations de maintenance.
Colère aussi car les 50 Millions d'euros mis par l'Etat et la Région n'auront finalement servi à rien. Comme mis à la poubelle ils ont été utilisés pour fabriquer une nouvelle ligne de production à Châteauroux et qui partira – j'en ai la certitude – dans une autre usine à l'étranger.
Tristesse enfin car les relations que j'avais là-bas étaient devenus pour certains des amis. Que vont devenir ceux qui y travaillent encore et qui vont être licenciés ? Mon fils aîné y avait fait un apprentissage en 2015 puis était intervenu là-bas à de nombreuses reprises avec moi pour de l'équilibrage notamment.
Colère enfin car les délais demandés par les syndicats n'ont pas été accordés, ne serait-ce que pour préparer un Plan de Sauvegarde de l'Emploi. Ils ont lancé un appel à Bruno Lemaire pour être entendus, mais dans le cloaque actuel causé par la dissolution de l'Assemblée Nationale qui va s'intéresser à leur sort ?
J'adresse ici un message de solidarité et de sympathie à tous ces salariés, en souhaitant que des solutions leur soient proposés et qu'ils puissent rebondir après cette triste fin.