Achetez français !
Et voilà le bon vieux discours démago qui refait surface comme régulièrement quand on ne sait pas répondre aux questions de fond. Notre économie va mal ? Bon sang, mais c'est bien sûr, Eureka ! Il faut la faire tourner en consommant les produits que nous fabriquons !
Le problème, chers petits malins de la politique populiste, c'est que des produits nous en fabriquons de moins en moins en France. En 40 ans le poids de notre industrie est passé de 40 % à 20 % du PIB, pendant que celui de nos voisins allemands restait stable. Pensez vous qu'il va suffire de dire aux français d'acheter français pour redresser la barre ? Bien sûr que non. Le seul résultat qu'on a des chances d'obtenir sera celui de culpabiliser encore un peu plus les petits consommateurs.
Amis citoyens, lorsque vous croiserez un de vos députés et qu'il vous sort cette vieille idée de son tiroir à slogans « Achetons français ! », demandez-lui ce qu'il fait au quotidien pour maintenir notre compétitivité, notre production industrielle, notre agriculture. À part quelques-uns (on se souvient de Jean Lassalle qui, en 2006, avait fait une grève de la faim pour qu'une usine [japonaise...] reste sur son territoire), en connaissez vous beaucoup qui ont le courage de se battre pour que l'on continue à produire en France ?
Combien d'entreprises ont disparu après avoir été confiées à des fonds de pension américains ? Que deviennent peu à peu nos fleurons industriels vendus à des investisseurs étrangers sans que ça fasse sourciller le moindre élu ? Sait-on par exemple que dans l'industrie le quart des salariés français travaillent pour des entreprises étrangères ou leur filiale (source INSEE 2008 sur ce dossier).
Mais ça, à la limite, ce n'est pas le plus grave. On peut se dire que tous ces emplois resteront en France, que les investisseurs étrangers y trouvent leur compte et n'ont nullement l'intention de localiser ces industries ailleurs... chez eux par exemple. Comme l'indien Mittal avec Arcelor, ou encore le chinois Electronix qui a racheté une de nos plus grosses usines de fabrication de jantes aluminium. À plus petit échelle que dire du coréen Namyeung qui a racheté la société de lingerie Barbara ou le suédois Swedspan AB qui sauve 160 emplois en reprenant un site de fabrication de panneaux en bois.
Non, le plus gênant et qui décrédibilise complètement ces discours franchouillards hypocrites, c'est qu'on ne s'appuie plus sur notre industrie pour aller de l'avant. Les pouvoirs publics, qui heureusement se gardent bien de nous faire la leçon, ne lui font même plus confiance. L'énergie renouvelable en est le plus bel exemple avec des équipements majoritairement importés au lieu de les faire fabriquer en France.
Voici le Top 15 mondial des fabricants d'éoliennes, ça se passe de commentaires, d'ailleurs je n'en ferai pas sinon je vais m'énerver...
Bon week-end à tous !
Et pour vos contrôles et diagnostics vibratoires, achetez français, achetez chez Mecadyn !