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29 janvier 2017 7 29 /01 /janvier /2017 14:57

Le débat politique est intense en ce moment et le populisme n'a jamais été aussi élevé. Pas seulement en France bien sûr, puisqu'on peut observer que les Anglais ou les Américains préfèrent confier leur destinée à des gouvernements qui mettent en avant le protectionnisme comme recette miracle à tous leurs soucis.

Si tout était si simple... Gare aux désillusions ! J'espère qu'en France la démocratie républicaine l'emportera face au simplisme, face aux discours démagos, face à la facilité.

Une petite vidéo très symbolique m'est sautée aux yeux l'autre jour. Elle résume la façon dont je perçois le monde moderne d'aujourd'hui face à ce qu'il était dans les années 50, pourtant déjà très modernisées. Il s'agit d'un changement de pneus sur une Formule 1. A vous de juger :

1950 : 8 personnes pour changer deux pneus, ravitailler le véhicule et le conducteur. Tout ça en 1 minute 20. Si les 4 pneus avaient dû être changés il aurait fallu au minimum 10 personnes. Et je ne parle pas des personnes autour qui ne font pas grand chose.

 

2013 : 20 personnes changent quatre pneus, ravitaillent le véhicule et le conducteur en... 4 secondes !

 

Vous voyez où je veux en venir ? En faisant une simple règle de 3 on voit qu'avec le progrès technologique la productivité a été multipliée par 10. Au cours d'une journée il faut 10 fois moins de personnes en 2016 qu'il en fallait en 1950 pour abattre le même boulot. Sans même parler de robotisation, parce que dans de nombreux cas ce n'est plus par 10 que vous pouvez multiplier mais par 50 !

Grâce à son ingéniosité l'homme réussit à détruire les emplois qui le font vivre. C'est balaise non ?

Pour arriver à retrouver un certain équilibre, il faut donc totalement repenser notre façon de considérer le travail. Ne plus raisonner emploi mais activité. Que quelqu'un qui souhaite s'épanouir en faisant du théâtre puisse en vivre aussi bien que celui qui a choisi de travailler dans un bureau d'étude. Une forme de revenu universel, oui. Mais pas celui consistant à augmenter le RSA pour les plus démunis ou à l'élargir aux moins de 25 ans. Non, un revenu de base qui permette à chacun de se lancer dans une activité d'indépendant, d'artisan, de commerçant, d'agriculteur sans la hantise de voir les banques lui arracher sa maison du jour au lendemain.

Je n'ai pas la solution du financement de ce genre de truc dont les économistes parlent depuis des dizaines d'années. Il faut sans doute l'expérimenter, comme le font les Finlandais en ce moment à toute petite échelle. Nous verrons bien. Mais on y viendra, j'en suis à peu près certain.

Comme je ne serai probablement plus de ce monde lorsque ça arrivera, j'emprunte à Desproges cette maxime : « Vivons heureux en attendant la mort » et vous propose deux vidéos d'animaux qui m'éclatent.

La première est celle de ces 3 dindes qui semblent avoir découvert le mouvement perpétuel (à moins que ce soit l'arrivée de Trump au pouvoir qui les ait détraquées) :

 

La seconde c'est moi quand je commence à me poser des questions existentielles (mettez le son, c'est mieux). ;-)

 

 

Bonne semaine à toutes et à tous !

 

 

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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 06:59
Comment les calculs à la louche peuvent s'avérer pernicieux...

Un article de journal fait en ce moment le tour des réseaux sociaux. Il s'agit de l'édito d'un quotidien de Dijon « Le Bien Public », par son rédacteur en chef qui reprend intégralement et en les approuvant les propos d'un chef d'entreprise.

On apprend donc dans cette courte démonstration qu'un salarié pour lequel son patron dépense 150 € n'en disposera au final que de 39. Le raisonnement se termine par un brutal « CQFD » pour dire qu'il ne faut pas s'étonner qu'il y ait autant de chômage.

Hummm....

Reprenons point par point ce raisonnement :

Il y a une erreur dès le départ : un salarié avec un revenu brut de 100 € touche 78 € de salaire net, et les cotisations patronales (sans réduction ni exonération éventuelle) sont de 42 €. Il coûte donc 142 € au total à son entreprise et touche 78 € avant impôt. Les calculs à la louche c'est bien mais ça peut conduire à de gros écarts à la fin, donc autant être précis.

Comment les calculs à la louche peuvent s'avérer pernicieux...

J'ai mis la feuille de paye ci-contre pour ceux qui veulent vérifier, avec un taux horaire correspondant à quelqu'un payé 2000 € net par mois. Soulignons aussi qu'en cas de salaire inférieur à 1,6 fois le SMIC la réduction Fillon s'applique. Dans le cas d'un salarié au SMIC dans une entreprise de moins de 20 salariés la réduction est de 28% du salaire brut ; le patron ne paiera pas 42 € de cotisations patronales mais 14. A cela s'ajoute depuis 2014 le CICE : 6% du revenu brut pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC, donc 6 € de réduction supplémentaire. Sans occulter non plus les aides diverses : Pour l'embauche d'un premier salarié une aide de 4000 € est accordée sur 2 ans. Même chose pour le contrat de génération.

Beaucoup plus gênant dans le discours, c'est que dans les 142 € se trouvent les revenus différés du salarié. Le raisonnement qui consiste à dire que la personne ne touche que 78 € est assez fallacieux car à la fin de sa vie cette personne aura touché bien plus. Décortiquons :

22 € de cotisations sociales du salarié + 42 € de cotisations patronales font 64 €. Sur ces 64 € :

Près de la moitié (27,5 €) servira à financer sa retraite, de base et complémentaire.

Un quart (17,5 €) sert à sa protection sociale (maladie, maternité, allocations familiales, invalidité, logement,...).

Le quart restant se partage entre :

11 € pour la protection chômage, la formation professionnelle et les accidents du travail (j'ai pris un gars de la métallurgie, ce que je connais le mieux)

8 € en CSG, CRDS pour combler ce fameux trou de la sécurité sociale que l'on traîne depuis... que la sécu existe.

Comment les calculs à la louche peuvent s'avérer pernicieux...

A part le dernier poste, pour lequel on peut estimer que le salarié ne verra jamais la couleur de son argent, le reste est susceptible de lui revenir sous une forme ou une autre tout au long de sa vie. Sauf s'il est célibataire sans enfant en CDI dans la même boîte toute sa carrière et qu'il meurt d'un accident avant sa retraite sans jamais avoir vu un médecin...

Donc non, ce que touche ce salarié en revenu imposable ce n'est pas 78 € mais 78 + 27,5 + 17,5 + 11 = 134 € en moyenne sur sa vie entière. L'espérance de vie d'un homme à 60 ans étant de 23 ans (pour une femme, 27 ans), au delà on estime qu'il/elle coûte plus à la collectivité que ce qu'il/elle a cotisé. Même chose pour les soins de santé ou le chômage. Certains n'en auront presque jamais besoin, d'autres y auront recours plus que ce qu'ils ont cotisé. C'est le principe d'une assurance collective.

Comment les calculs à la louche peuvent s'avérer pernicieux...

De ces montants il faut bien sûr déduire les impôts et taxes. Venons en justement à cette grossière erreur dans l'article, dont on se demande comment elle peut échapper à ceux qui en payent... On nous explique en effet de façon tout à fait anodine que ce salarié va payer 30% d'IR. Combien faut-il avoir de revenu pour ça ? Un rapide détour sur le site des impôts nous l'apprend : 136 000 € annuel [Edit du 29/08: un commentateur me fait remarquer que c'est bien plus que ça (188 000 €) car le site des impôts donne le taux d'imposition après l'abattement forfaitaire de 10%], soit un revenu net mensuel de 11 330 € [en réalité 15 660 €] ! Je ne sais pas qui est le patron de ce salarié, mais c'est vrai qu'il est généreux.

Non, soyons sérieux deux minutes. L'impôt se calcule par tranches, et les taux marginaux d'imposition (14, 30, 41 et 45%) ne s'appliquent que sur les tranches, pas sur la totalité. Un salarié célibataire avec un revenu net imposable de 24 000 € [Edit de correction : 26 500 € avant abattement de 10% soit 2 200 € net par mois] paiera 7,7 % d'impôt. A moins que ce chef d'entreprise ait confondu avec un salarié allemand, parce qu'effectivement là-bas il en paierait 29%...

Avec 78 € qu'il touche, il sera imposé sur 80,7 (oui c'est la subtilité de la CSG non déductible...) donc paiera 6 € d'impôt. Quant au smicard, c'est simple... il n'est pas imposable.

La TVA, alors là, il faut le faire quand même, de la part d'un chef d'entreprise !

Primo, le taux ne se calcule pas sur le montant dépensé mais sur le net. Donc dans l'exemple du journal ce n'est pas 20% de 49 € qu'il faut prendre mais 49/1,2 soit 41 € et non 39. Petit écart de 2 €, mais bon écart quand même...

Secundo, à moins que le gars ne vive qu'en achetant des produits de luxe (remarquez, avec un salaire de 11 000 € il peut), non, la TVA moyenne prélevée sur son pouvoir d'achat ne sera pas de 20%. Les loyers, les assurances, les achats d'occasion, les frais de scolarité n'ont pas de TVA, l'alimentation principale, les transports, les travaux de renovation sont à taux réduits. Si on s'appuie sur les statistiques de l'INSEE, en regardant l'ensemble des dépenses des Français et la TVA récoltée on arrive à peine à un taux moyen de 8%.

Sur les 72 € qui lui restent notre salarié en dépensera donc environ 6 sous forme de TVA. A la fin il lui reste 66 €. Pour le smicard : 8% de 78 €, il lui reste 72 €.

Comment les calculs à la louche peuvent s'avérer pernicieux...

Conclusion :

Selon l'article de journal l'entreprise dépense 150 € pour un salarié au revenu brut de 100 €.

Le salarié ne dispose plus que de 39 € une fois que l'Etat a pris sa part.

Ce à quoi je répond (pour le même salaire brut. Voir les détails sur le tableau récapitulatif ci-contre):

L'entreprise dépense entre 108 € dans le meilleur des cas (voire encore moins s'il s'agit d'une première embauche ou d'un contrat de génération) et 142 € dans le pire des cas.

Le salarié moyen dispose de 66 € une fois les prélèvements sociaux et fiscaux effectués. Le smicard 72 €. On voit qu'on est déjà très loin des 39 € annoncés... A ce revenu direct s'ajoute un revenu différé qu'il touchera à sa retraite, s'il est en arrêt maladie, en congé maternité/paternité, au chômage ou s'il subit des soins. Donc un total équivalent à 122 € pour 100 € de salaire brut du gars payé 1,6 fois le SMIC, et 128 € pour le smicard. Même en retirant de ces montants ce qu'ils paieront en impôts et taxes le moment venu, on est loin du massacre annoncé dans l'article.

Je sais bien que les charges sur les entreprises restent élevées. A la différence d'autres pays, comme l'Allemagne que je cite plus haut, le financement de la sécurité sociale en France repose en effet essentiellement sur les salaires et non sur l'impôt. Un choix qui peut se discuter, mais sans tomber dans le manichéisme comme le propose cet article de journal. Surtout que, selon l'INSEE, le revenu moyen disponible d'un ménage en France est l'un des plus élevé d'Europe (voir sur ce lien). Donc de temps en temps il est bon de remettre les pendules à leur place, comme les Guignols de Canal+ le faisaient dire à Johnny quand ils avaient de l'esprit. ;-)

Bon, Hervé, prochaine réunion AREA t'apportes ta bouteille de Champagne !

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 13:46
Entrepreneurs en difficulté. Mais quelle difficulté ?

Les petits patrons manifestent en ce moment leur colère. Ce n'est pas la première fois vous me direz (l'image ci-contre est un dessin de presse du caricaturiste Urbs publié il y a un an). Nos représentants des chambres des métiers, l'UPA en tête, affichent sur de pleines pages de journaux leurs revendications. La CGPME dénonce le cadenassage des petites entreprises. Les PME du bâtiment sont éprouvées par une baisse d'activité continuelle. Les employeurs râlent contre la prise en compte de la pénibilité au travail de leurs salariés. Et si on faisait un peu le tri sur toutes ces récriminations ?

Les impôts ont augmenté pour les entreprises en 2014 ?

FAUX

En 2013 le CICE a permis une réduction des dépenses salariales de 2,2% en moyenne pour l'ensemble des entreprises. Ce chiffre sera probablement plus élevé en 2014. Certes le dispositif est compliqué, peu lisible, et mériterait d'être prorogé sous une forme plus simple mais les faits sont là : il y a bien eu un coup de pouce fiscal.

Les cotisations sociales des travailleurs indépendants augmentent sans cesse ?

FAUX

En 2013 j'ai vu en tant qu'artisan le taux global de mes cotisations sociales obligatoires (hors CSG-CRDS) passer de 38,25 à 38,05 %, ceci du fait de plusieurs réductions. Ce taux a été maintenu pour 2014 et va encore diminuer en 2015 avec une baisse des cotisations d'allocations familiales. La suppression du plafond pour les cotisations maladie (décidée en 2013) compense en partie cette baisse mais uniquement pour les hauts revenus.

Je ne dis pas que les charges sont faibles, loin de là, et je sais que pour certaines activités la tendance est à la hausse (les professions libérales notamment, qui ont vu leurs cotisations retraites sérieusement augmenter du fait d'un déficit chronique de la CIPAV), mais les faits sont là : une grande majorité de travailleurs non salariés voient leurs charges sociales baisser.

Les contraintes administratives tuent les entreprises ?

FAUX

Je devrais sans doute nuancer ma réponse pour m'éviter les foudres de ceux qui s'estiment pigeonnés voire tondus par le Système (j'ai mis une majuscule comme pour le Démon ou le Diable. Le Système est une sorte de monstre, une hydre à multiples têtes : Etat, Fisc, RSI, URSSAF, CIPAV, MSA,... que de farouches chevaliers tentent de couper à l'aide de poncifs aiguisés : haro sur le racketteur, sus au voleur, au tueur d'enfants, à l'assassin ! A noter que ce sont parfois les mêmes qui hurlent contre les contraintes administratives et qui refusent que le statut simplifié de l'auto-entreprise perdure).

Donc, après cet aparté, je nuance : les contraintes administratives ne tuent pas les entreprises mais leur compliquent la vie, c'est vrai. De là à devenir phobique de l'administratif comme un certain ex-secrétaire d'état ou a fermer la porte de sa boutique parce qu'on n'a plus le temps de remplir les formulaires, il y a encore de la marge. Réclamons que la simplification avance plus vite, certes, mais évitons peut-être ces images qui sont une insulte envers ceux qui connaissent aujourd'hui le véritable désespoir.

Entrepreneurs en difficulté. Mais quelle difficulté ?

Les banques ne jouent pas leur rôle et enfoncent les petits entrepreneurs ?

VRAI

En grande partie en tout cas... À quand une mesure de coercition contre ces banques qui facturent des frais de commissions et de dépassement exorbitants à des petites entreprises dont la trésorerie est fragile ? Plutôt que de les aider à se sortir d'une conjoncture difficile ont les enfonce encore un peu plus. Ce n'est pas normal.

La Banque Publique d'Investissement devrait également être plus présente auprès des TPE. Lancée à l'automne 2012 pour aider financièrement les PME, j'ai l'impression qu'on assiste à un simple remplacement de ce qui existait avant (avec OSEO notamment) mais guère plus. Pourtant je m'aperçois que les outils existent, par exemple en cliquant sur les liens en bas de cette page, mais qu'ils ne sont pas assez mis en avant. Et puis la BPI semble ne pas être au rendez-vous concernant le financement des entreprises sociales et solidaires. Qu'attend-t-on ?

La concurrence déloyale est un véritable fléau ?

VRAI

Archi vrai, 100% vrai, surtout dans le domaine industriel et artisanal. J'en avais déjà parlé dans ce précédent article mais comment peut-on continuer à laisser des officines faire travailler des salariés low cost ? Qu'il y ait une libre circulation des travailleurs salariés au sein de l'Union Européenne, OK, mais qu'on encadre ça plus sévèrement !

Quant aux entreprises françaises qui font travailler ces salariés étrangers qu'elles sachent une chose : plus elles scieront de branches sur lesquelles sont assises les TPE, plus vite arrivera leur tour et sera leur dégringolade assurée !

Une entreprise sans client est une entreprise qui meurt !

VRAI

… (petits points de suspension pour signifier que tout est résumé dans cette lapalissade, le reste des difficultés ici soulevées n'en représentant que l'écume).

L'autre jour, dans un reportage télé, un chef d'entreprise venait nous expliquer que les charges étaient de plus en plus élevées pour faire vivre son entreprise. A ces difficultés s'ajoutait un carnet de commande qui faiblissait année après année. Son activité ? Restaurer les vitraux des églises. Je n'en reviens pas qu'un chef d'entreprise ne fasse pas le rapprochement entre recettes publiques (les impôts, les taxes, les charges, touça) et dépenses publiques (la culture, la restauration des monuments par exemple). Dois-je comprendre qu'il faut augmenter les impôts des uns pour diminuer ceux des autres ? Mais alors lesquels ?

Entrepreneurs en difficulté. Mais quelle difficulté ?

Depuis 40 ans, de crises économiques en décisions politiques hasardeuses la France s'enlise chaque année un peu plus. Notre vieux pays a bien de temps en temps des soubresauts qui lui font croire que la fougue de sa jeunesse est enfin revenue, mais sa décrépitude est inéluctable. Le seul remède serait de transformer radicalement notre société. Mais pour aller vers quel monde ? Ceux qui veulent une révolution pour qu'on donne plus de droits et de moyens au peuple ne tomberont jamais d'accord avec ceux qui manifestent pour une plus grande liberté de ce même peuple. Ils ont pourtant l'impression d'aller dans le même sens, alors qu'ils ne font que nous tirailler et nous conduire... nulle part.

Au moins en ne bougeant pas je sais où je vais ! ;-)

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14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 06:31

 

 

 

Excellente soirée organisée hier par Sud Touraine Entreprises, qui nous a permis de faire le point sur les nouvelles dispositions en cours:

 

- le contrat de génération: avec l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans et le maintien d'un salarié de plus de 57, ce sont 4000 € par an pendant 3 ans que l'entreprise va recevoir. Fait nouveau par rapport à ce que j'en connaissais: pour les entreprises de moins de 50 salariés il n'est pas nécessaire que l'ancien soit le tuteur du plus jeune, il suffit qu'ils soient tous les deux salariés en même temps. Ça peut ressembler un peu à un effet d'aubaine mais il est probable que les embauches prévues seront ainsi accélérées.

 

- le CICE: un crédit d'impôt ouvert à toutes les entreprises qui ont au moins un salarié. Le principe est simple: tout salarié touchant moins de 2,5 fois les SMIC donne droit à un crédit d'impôt de 4% sur sa masse salariale brute en 2013, et à 6% en 2014. Grosso modo, sur les entreprises qui ont fait aujourd'hui le calcul ça représente une économie de 700 à 1000 € par salarié et par an. Sa mise en application peut être complexe car il faut intégrer dans le calcul du plafond les primes et heures supplémentaires, et qu'il y a un effet de seuil qui peut être pénalisant (une entreprise pourrait décider de ne pas augmenter certains de ses salariés pour bénéficier du crédit d'impôt) mais pour toutes les petites entreprises, franchement, c'est un sacré souffle d'air qui leur est ainsi donné. Ce crédit, qui n'intervient mécaniquement qu'en fin d'exercice, peut être anticipé par une avance de trésorerie accordée par la BPI (Banque Publique d'Investissement).

 

 

Il y aura toujours des gens qui diront qu'on aurait pu faire plus simple, ou d'autres qui se demandent ce qu'on fera après 2014, certes, mais 20 Milliards d'Euros, quoi ! Je n'ai pas souvenir d'un tel financement pour aider les entreprises à s'en sortir. Une partie sera financée par l'augmentation de TVA en 2014 (de 19,6 à 20%), l'autre par des économies. Une difficulté se pose encore pour les coopératives, qui ne seraient pratiquement pas concernées par ces mesures, alors que les parlementaires avaient déposé un amendement. Celles-ci, déjà fortement concurrencées par les entreprises privées, ont du souci à se faire. À suivre.

 

- l'ANI (Accord National Interprofessionnel): voilà le sujet qui fâche en ce moment. Et pourtant... Personne, ni au PS, ni au MEDEF n'ose parler d'accord historique, mais on n'en est pas loin. En 6 mois, de Juillet 2012 à Janvier 2013 les partenaires sociaux ont débattu du contrat de travail dans son ensemble, avec deux colonnes: l'une sur la sécurisation, l'autre sur la flexibilisation, et sont tombées d'accord après avoir fait des concessions de part et d'autre. Certains patrons trouvent que l'on a trop offert aux salariés (mutuelle obligatoire, taxation des CDD, possibilité de partir deux ans dans une entreprise puis de réintégrer son poste, temps partiels de moins de 24 heures interdits, portabilité du chômage, de la formation,...) et certains représentants syndicaux estiment le contraire (aménagement du temps de travail et des salaires en cas de baisse d'activité, mobilité interne encouragée voire forcée, barème d'indemnité pour les licenciements individuels, délais de prescription de 2 ans au lieu de 5 aux prudhommes,...). Donc, si on écoute ces deux tendances, un accord n'est valable que lorsqu'il favorise l'un des deux camps mais pas l'autre ?

 

Franchement, il faudrait enfin qu'en France on arrive à sortir de ce schéma d'opposition systématique. Le MEDEF et la CGPME savaient que s'ils ne lâchaient pas du lest le projet serait retoqué à l'Assemblée Nationale, et ils ont lâché du lest. Les syndicats responsables savaient qu'ils ne pourraient rien obtenir sans accorder eux aussi des aménagements favorables aux employeurs. Et ils l'ont fait. Ceux qui souhaitaient qu'il n'y ait pas d'accord ne faisaient finalement qu'accepter une situation actuellement intolérable sur le marché du travail (flexibilité sans cesse accrue avec la multiplication des CDD, de l'intérim et du temps partiel + un clivage de plus en plus fort dans la population entre des salariés qui ont un boulot à plein temps en CDI et des chômeurs qui galèrent pour se recaser) au prétexte qu'ils refusaient tout compromis. Il fallait que ça change. Bravo aux négociateurs d'être allé au bout de la démarche !

 

 

Cette soirée "After work" (hé oui, à Loches on s'anglicise beaucoup en ce moment) fut un agréable moment pour parler de toutes ces dispositions pourtant très ennuyeuses. Peut-être était-ce dû aussi au buffet organisé à l'issue de la soirée, à l'image du banquet organisé par les gaulois du temps d'Astérix, mais sans barde ! Merci au bureau de STE pour toute l'organisation. On recommence quand vous voulez.

 

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