Non, ce n'est pas un rire sarcastique que j'exprime en ce dimanche matin. Mais un simple sourire plein d'amertume face à l'annonce de la perte de notre sacré AAA ! Épargants français l'agence Standard & Poor’s va vous apprendre l'humilité. Ah ! Ah ! On rigole moins, hein ?
Soyons sérieux cinq minutes, cette annonce n'est que le résultat d'un état de fait. La note est le reflet de notre situation financière, pas bien brillante même si ça pourrait être pire si on regarde nos pays voisins sur cette carte de l'Europe:
Les pays du Sud sont à la dérive, emportés par leur candeur méditerranéenne et leur fougue de latins incorrigibles. Les scandinaves, les germains et les britanniques campent sur leurs positions de rigoristes protestants, calfeutrés dans leurs belles maisons en bois. Et au milieu, les français, les belges, les autrichiens, les suisses (heu non, pas les suisses, ils sont neutres les suisses, j'avais oublié...), n'ayant jamais su faire le choix entre ancien et nouveau testament, entre révolution sociale et conservatisme, entre désinvolture et obéissance, surfent entre deux eaux.
Je caricature bien sûr, mais c'est un peu l'image de notre Europe à trois niveaux, que l'on n'arrive toujours pas à unifier. Il va pourtant bien falloir la réussir cette unification, ne serait-ce que d'un point de vue économique ! Quand j'entend certains politiciens prôner le retour aux francs ! Mais pourquoi pas le retour à la livre, aux sous et aux deniers ? Les gens qui ont vécu la domination du Deutsch Mark écrasant le Franc jusqu'en 2002 ont la mémoire bien courte. L'Euro responsable de notre déconfiture ? C'est une plaisanterie j'espère, car sans cette monnaie la France serait encore un peu plus à la dérive de l'Allemagne.
Pour en revenir à la perte de notre triple A chez S & P (et seulement chez eux car les deux autres agences populaires* Moody's et Fitch nous l'ont laissé), que faut-il en penser ? Qu'est-ce que ça va changer ? N'étant pas économiste je vais me mouiller quand même : ça ne changera rien. Les marchés financiers l'ont déjà intégré et on prête de l'argent à la France de plus en plus difficilement. Il faut arrêter de pleurer sur "la dérive de nos finances publiques depuis 30 ans" (dixit François Fillon ce matin) et avancer. Quel projet de relance économique nous propose-t-on ? Quel avenir industriel dessine-t-on pour notre pays ? Voila les seules questions qui devraient nous mobiliser.
En attendant, souhaitons nous tous une excellente année 2012, pleine de réussite, de justice sociale, de liberté, d'égalité et de fraternité ! Et qu'elle se termine comme chaque aventure d'Astérix... par un banquet ! Nom de Toutatis !
* populaire est le nouveau synonyme de célèbre. Si,si, les explications sont données par Estrosi ici: http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/pour-estrosi-le-fouquet-s-est-populaire-14-01-2012-1811685.php